Apprendre
Index des articles :
Apprendre, réfléchir, comprendre, penser, créer
Nous apprenons par notre activité et nos échanges,
mais nous voyons aussi que toutes les activités ou échanges ne sont pas équivalents.
Apprendre est un processus ou l'activité de l'apprenant prend plusieurs aspects selon la tâche :
Première tâche: D'abord l'élève est confronté à une connaissance nouvelle, il "fait ce qu'il ne sait pas faire" et "pense ce qu'il ne connaît pas".
Nous disons qu'il cherche, nous disons mieux qu'il réfléchit à la solution d'un problème, s'il trouve il aura "su faire".
Réfléchir nous l'avons défini comme un concept à trois attributs : 1 celui qui réfléchit se pose donc une question, 2 il y répond par une proposition, une idée, 3 il en vérifie la pertinence par rapport à la tâche, à l'énoncé, au texte. S'il y a erreur, il se pose une nouvelle question.
Il recommence le processus de ces trois actions jusqu'à proposer une réponse qu'il estime juste.
L'activité réflexive (1)fonde l'activité d'apprentissage et en est la première forme.
Créer se différencie de réfléchir, nous l'analysons comme une "activité régulée" au sens de Piaget.
Dans l'activité créative ou imaginaire le repère de vérification est interne. C'est le sujet qui décide que ce qu'il a fait est ce qu'il voulait faire.
Dans l'activité réflexive , la vérification est externe, elle se fait par réérence à l'énoncé, l'expérience, la contrainte données, au texte, aux données .
Seconde tâche: Si l'élève parvient à résoudre des problèmes par sa réflexion, il est ensuite en mesure d'avoir une activité métacognitive pour prendre conscience comment il a réussi. Il réfléchit à nouveau, mais sur les procédures qu'il ou que d'autres ont trouvées.
Il va construire ainsi un "savoir-dire".Il devient capable de communiquer aux autres ses trouvailles.
Il peut maintenant après réflexion et prise de conscience solitaires expliquer son point de vue, ce qu'il a compris, participer à un conflit sociocognitif dans les travaux de groupes et avec le professeur pour parvenir à une compréhension plus générale donc plus décontextualisée et applicable à des situations diversifiées.
Comprendre est aussi un concept à trois attributs : 1 celui qui comprend se pose une question, 2 il y répond par une procédure de résolution, une idée, ou une réponse 3 qu'il vérifie juste ou adéquate.
Quand l'élève est en situation d'application de connaissances déjà acquises, il résout des problèmes dont il connaît la solution. L'élève n'a donc pas à réfléchir, il comprend et applique un "savoir faire".
Apprendre revient à construire "savoir faire" et "savoir dire" en ayant réfléchi, créé, compris quelque chose. "Savoir faire" et "savoir dire" sont le but, ils permettent au professeur de fabriquer le matériau qui va faire penser l'apprenant. Quand on "sait faire et dire" on a construit des capacités et compétences. Cette construction est due à l'activité de la pensée de l'apprenant, fonction vitale à préserver et exercer et non capacité à construire.
(1) Cette définition de l'activité réflexive proposée est une reformulation du concept Piagétien de "régulation".
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Les métiers d'élèves
L'enseignant arrive en classe avec un savoir que les élèves n'ont pas.
Son projet est qu'au terme du travail qu'il propose, les élèves aient acquis ce savoir.
C'est une définition universelle du métier d'enseignant.
Pour faire acquérir le savoir, l'enseignant donne des problèmes à résoudre, des tâches à réaliser, des questions
.
Il attend de ses élèves qu'ils réfléchissent et leur laisse un temps d'activité individuelle variable. certains résolvent seuls le problème, réalisent la tâche et répondent à la question.
Ce sont des "chercheurs fabricants de réponses"
Souvent le professeur arrête cette phase de l'activité, en fournissant une aide aux autres élèves ,
un indice, une série de questions fermées, celles peut-être que ces élèves auraient du se poser. Il peut aller plus loin et donner une partie de l'explication, voire l'explication complète, ou la réponse finale.
Ces élèves sont des "écouteurs de réponses demandeurs d'aide".
Deux métiers d'élèves existent donc dans la classe, deux stratégies dont on attend dans les deux cas qu'il y ait compréhension ou acquisition de compétence et de savoir. Pour découvrir la séance d' "évaluation de l'activité".
Lors du contrôle, le professeur propose, à nouveau, des problèmes et des questions.
Les chercheurs fabricants de réponses seront les plus à même de réussir le contrôle. Leur activité ne varie pas, seul l'enjeu de la note vient modifier le contexte.
Pour les écouteurs de réponses tout varie. D'ordinaire quand ils ne trouvent pas il reçoivent un élément ou la totalité de la solution, en contrôle il sont laissés à eux-mêmes. C'est eux qui me disent : "Et pourtant je comprends en classe, mais au contrôle j'y arrive pas".
Pour apprendre et comprendre, il faudrait que les élèves "fabriquent" la réponse.
Le professeur ne s'y trompe pas qui rétablit cette condition au contrôle. Ecouter ou lire donnent l'illusion de comprendre, de percevoir un lien logique mais établi par un autre.
Donner la réponse, au lieu d'attendre et de la faire chercher, laisse à l'enseignant l'illusion d'avoir trout vé une solution pédagogique pour que les élèves en difficulté apprennent. Paradoxalement ce sont les élèves dont les parents ont fait des études qui sont favorisés par cette démarche
La classe fonctionne fréquemment sur un mode dialogué.
Dans ce mode le professeur stimule l'activité par des questions, ceux qui lèvent la main ont sans doute déjà fabriqué la réponse. On vérifie qu'un groupe d'élèves entretient un dialogue avec le professeur, au mieux les autres sont les auditeurs de ce dialogue. A nouveau on pense qu'écouter les réponses successives permet d'apprendre.
L'activité dialoguée favorise une réflexion de réactivité ou les fabricants n'expriment pas seulement les idées qu'ils avaient déjà. De par les connaissances apportées par le professeur, les propositions, les réactions, les questions des uns et des autres, ce dialogue amène quelques élèves à produire des idées nouvelles. Pour ces élèves la classe dialoguée est un dispositif d'apprentissage.
Elle a l'inconvénient d'exclure du savoir tous les autres cantonnés à l'écoute et à l'absence de réflexion.
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Echouer à l'école
L'échec est habituellement analysé:
comme une incapacité de l'élève à répondre aux contrôles de connaissances,
comme un déficit d'acquisition ou de compétence.
On dit par exemple : "les élèves ont des difficultés à apprendre parce qu'ils ne savent pas lire".
Nous préférons dire qu'ils ne réfléchissent pas quand ils lisent.
Ces élèves n'ont pas acquis la langue écrite depuis le C.P, parce qu'ils ne sont pas en réflexion face aux écrits proposés. Nous pensons en effet que ces élèves ne construisent pas de nouveaux savoirs parce que, ils n'ont plus d'activité de réflexion. Ils ne se mettent plus en recherche pour trouver des réponses et des solutions aux problèmes et aux questions posés par l'enseignant.
Si les élèves en échec ne réfléchissent pas, que font ils ?.
Les élèves en échec substituent l'émotion à la pensée.
1
2 Ils ne cherchent pas la réponse demandée, ils l'attendent, ils la demandent. 3 Ils ne vérifient pas leur production mais interrogent l'enseignant : "est ce que c'est bon ?".
Dans leurs questions et propositions, ils se contentent de dire et de penser ce qu'ils connaissent déjà. Ils ne répondent qu'aux questions pour lesquelles ils ont une réponse. Ils n'acceptent que les tâches "faciles" où ils comprennent mais ne réfléchissentt pas et disent alors que c'est "difficile" donc pour eux impossible . Ils n'ont pas d'activité métacognitive puisqu'ils ne résolvent pas les problèmes pour lesquels ils n'ont pas d'emblée la solution. Il ne construisent pas de "savoir dire". Voir aussi l'article
"Comment on apprend : Apprendre, réfléchir, comprendre, penser, créer"
Pour réguler leurs émotions, les élèves en échec remplacent l'activité par la relation de dépendance.
Ils demandent de l'aide s'il ne savent pas faire. S'il ne l'obtiennentt pas ils ne font plus rien, bavardent,s'amusent.
Les élèves en échec sont très efficaces à mettre l'enseignant en activité sur le travail que celui-ci lui donne à faire. Nous pensons qu'ils sont avec l'enseignant dans une sorte de relation de dominance. "Dominants", ils perturbent les cours, et ne font que ce dont ils ont envie. "Dominés", ils font ce qu'on leur demande, ils travaillent parfois beaucoup sans réussir. Voir aussi l’article"Les métiers d'élèves"
L'activité intellectuelle d'échanges en groupe leur est étrangère,
puisque le rapport à l'autre est pour eux dépendance et demande d'aide. En groupe ils instaurent un contrat occulte de mise en tutelle des compétences à leur service.
L'échec engendre une image négative de soi.
les élèves en échec construisent un sentiment d'impuissance face à tout de ce qui leur est nouveau, inconnu, étranger. ce sentiment de soi engendre de l'émotion et du malaise quand il s'agit de réfléchir et de "penser ce qu'ils ne connaissent pas" et d'une activité intellectuelle d'échange en groupe.
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Réussir à l'école
La réussite est habituellement analysée et mesurée comme la capacité de l'élève à répondre aux questions du professeur en classe et aux contrôles de connaissances.
L'élève en réussite se contente d'une réflexion brève
En classe l'élève en réussite est souvent en situation de faire ou dire ce qu'il sait déjà.
Les cours dialogués lui permettent de construire des réponses nouvelles par une réflexion réactive aux idées émises par les uns les autres, il y excelle.
Il est "fabricant de réponses" dans des situations problèmes pour lesquels une réflexion brève lui suffit. "Je persiste pour trouver la bonne réponse, car je n'aime pas ne pas savoir. Et si je reste souvent devant la question pendant au moins 5 minutes et quand je ne sais vraiment pas je laisse et je passe à une autre"
Ou alors, "Quand je ne sais pas, ne trouve pas ou ne comprends pas, je demande aux professeurs mais cela ne m'arrive pas souvent de demander et si c'est à la maison, je demande quand je n'arrive pas du tout."
L'élève entretient avec des professeurs une relation privilégiée synonyme de réussite.
Les bons élèves établissent avec des enseignants un rapport marqué de complicité, d'admiration, de mise en valeur réciproque. Le professeur voit son image valorisée.
En cherchant à plaire à l'enseignant, l'élève exprime son rejet du statut de membre anonyme du groupe. L'élève assure le professeur de sa coopération à la réalisation du cours e le prémunit d'une classe dite "inerte".
Le produit du groupe est souvent le produit de son activité personnelle
L'activité d'échanges en groupe lui donne l'occasion d'exprimer ses compétences et connaissances dans un rapport à l'élève en échec de dépendance et demande d'aide. En groupe il instaure un contrat occulte de soumission des autres à ses compétences et connaissances.
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Réussir à l'école et se réussir
J'ai vu Nassim mercredi 10 Novembre 2004 à la demande de ses professeurs de Mathématiques et d'Anglais. Ils le pensent "surdoué" et trop efficace dans ses apprentissages pour tirer partie à son profit de l'enseignement en 6ème.
L'élève en réussite de lui-même est capable d'une réflexion solitaire prolongée
Face à ce qu'il ne sait pas, il trouve en lui la ressource de laisser travailler son intelligence de réfléchir, de laisser venir les idées jusqu'à la solution du problème. Il connaît le plaisir de la réflexion et s'y adonne avec constance.
L'élève entretient avec des professeurs une relation de coopération sans recherche de traitement privilégié
Il attend du professeur qu'il joue son rôle et lui donne l'occasion toujours renouvelée de découverte et de construction de nouveaux savoirs. Il ne cherche pas à faire plaisir, il se donne du plaisir à apprendre, et en sait gré à l'enseignant qui le lui permet.
C'est un rapport triangulaire d'indépendance réciproque et de coopération dont l'objet est le savoir, l'apprentissage et les conditions le favorisant.
La différence est une occasion de réfléchir et de s'enrichir
L'activité d'échanges en groupe est à nouveau pour lui l'occasion de la réflexion. Les idées différentes des autres ne sont pas pour lui un danger qu'il faut combattre mais une occasion renouvelée de réfléchir et de s'enrichir. Davantage intéressé par le processus de réflexion que par son produit il n'est pas obsédé de convaincre.
Sa réussite engendre une confiance en soi
Face à ce qu'il ne sait pas, il dispose toujours de la ressource de son intelligence et il en retire le sentiment "d'y pouvoir toujours quelque chose" face au nouveau et à l'inconnu. de construire des connaissances et compétences, se mettre en question, sont autant d'occasions de trouver du plaisir dans la réflexion. Ce faisant, il construit de lui-même une image positive de confiance en soi.
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Désir d'apprendre et construction de soi
La part de l'identification aux origines familiales et socialesTélécharger cet article au format PDF
Les sens de l'école
"Alors à quoi ça sert?"
Aller à lécole au collège et au lycée a du sens
pour apprendre à penser, à trouver en soi les ressources pour résoudre ses problèmes
La réalité ordinaire du sens de l'école n'est pas celle là pour beaucoup d'élèves
A l'école, au collège, au Lycée le sens à construire ?
c'est surtout savoir être créatif et chercheur, penser, réfléchir seul et ensemble.